Le personnel en charge du SSI doit-il effectuer des essais et des opérations de maintenance de base ? Quelles sont ces opérations ? Doit-il enregistrer ces opérations ?

Selon la catégorie de SSI mise en place, le personnel de l’établissement qui en a la charge doit savoir effectuer des opérations définies dans la norme NF S 61-933.

A) La capacité à effectuer telle ou telle opération sur un SSI est liée à un niveau d’accès selon la formation reçue par l’intervenant.

On distingue plusieurs niveaux d’accès :

  • Niveau 0 (accessible à tout le monde)

–    l’accès à une signalisation ou à certaines commandes ne risque pas de compromettre la sécurité ;

–    exemples : ouverture d’un exutoire de désenfumage, action sur un boîtier à bris de glace d’alarme incendie.

  • Niveau I (gardien, agent de sécurité ou personne exerçant une responsabilité générale de surveillance)

La personne de ce niveau est  censée :

–    réagir dès le déclenchement du système et être en mesure de rechercher l’origine d’une alarme feu ou d’un dérangement.

–    effectuer toute opération correspondant à la gestion normale du système ;

–    exemple : agir sur une commande manuelle de l’UCMC.

  • Niveau II (personne ayant une responsabilité particulière de sécurité chef d’équipe de service sécurité par exemple)

–    permet à une personne formée, informée et autorisée de pratiquer certaines opérations d’exploitation tout en étant en mesure d’apprécier les conséquences qui en découlent ;

–    une opération de ce niveau peut modifier les états du système et nécessite de suivre une procédure associée à un dispositif d’accès spécifique (clef, code, etc.) ;

–    exemple : réinitialisation du système.

  • Niveau III (personnel habilité à faire de la maintenance ou de la vérification)

–    Correspond à un accès au système par toute personne chargée d’effectuer les mises en service et les opérations de maintenance technique telles que prévues par le constructeur ;

–    il est nécessaire d’utiliser un outil standard ou non (tournevis, clef, code, etc.) ;

–    en ce qui concerne le matériel, ce niveau permet de procéder aux opérations de vérification et de mesure afin de s’assurer du bon fonctionnement et de remplacer les éléments dont l’interchangeabilité est prévue ;

–    en ce qui concerne le programme éventuel, ce niveau permet de changer des paramètres dont la modification a été prévue à la conception ;

–    exemples d’interventions au niveau III : remplacement à l’identique d’une carte électronique sur connecteur, modification de la programmation des séquences suite à une redistribution de locaux.

  • Niveau IV (personnel autorisé par le constructeur)

–    Correspond à toute intervention non prévue aux niveaux inférieurs ;

–    exemples d’interventions au niveau IV : dessoudage et remplacement à l’identique d’un composant électronique, modification du programme d’exploitation.

 

Ainsi, des actions de maintenance et de vérification sont réalisables par des personnes en charge de la surveillance du SSI ou des techniciens de l’établissement formés, selon le niveau d’accès dont ils disposent. Il n’existe pas un rapport entre un diplôme SSIAP et un niveau d’accès. Il s’agit uniquement du niveau de la formation reçue par les intéressés. Cette formation doit être enregistrée dans un document précisant le nom de l’entreprise de formation ou du formateur, le libellé de la formation dispensée et le nom de la ou des personne(s) formée(s).

Les travaux requérant un niveau d’accès III et IV sont en général effectués par les installateurs.

 

B) Que faut-il comprendre par actions de maintenance et de vérification possibles sur un SSI ?

 

B1  Pour des activités qui peuvent être semblables, les normes utilisent les termes différents suivants :

 

–       Maintenance : Ensemble des actions permettant de maintenir ou de rétablir le S.S.I. dans l’état lui permettant d’assurer ses fonctions.

–       Maintenance préventive: Maintenance effectuée selon des critères prédéterminés par le constructeur, dans l’intention de réduire la probabilité de défaillance du matériel.

–       Maintenance corrective : Maintenance effectuée après défaillance. Lorsqu’il s’agit de remplacer certaines pièces dont la durée de vie est limitée, elle est appelée maintenance élémentaire. La maintenance élémentaire est définie pour chaque S.S.I. à partir du stock de petites fournitures de rechange mises à disposition de l’exploitant.

–       Vérification : Opération consistant à rechercher ou à déterminer si une situation technique est bien conforme à ce qu’elle doit être, en procédant à des investigations.

B2 Règles générales relatives à la maintenance d’un SSI :

–       Les personnels chargés d’exécuter les opérations de maintenance du S.S.I. doivent être formés pour intervenir en conformité avec les opérations prévues par le constructeur de chaque équipement.

–       L’exploitant ou le chef d’établissement doit être informé de toute opération de maintenance concernant le S.S.I. et de ses conséquences, afin qu’il apprécie les mesures compensatrices éventuellement nécessaires.

–       Toute opération de maintenance doit faire l’objet d’un enregistrement.

–       Chaque constat entraînant la nécessité de modifier l’installation doit faire l’objet d’un document écrit soumis à l’exploitant ou au chef d’établissement. La personne chargée de procéder à la modification doit fournir les documents (plans, schémas, notices techniques) permettant la mise à jour du dossier d’identité.

–       Si le chef d’établissement fait appel à une entreprise extérieure pour effectuer les opérations de maintenance, un contrat devra être établi.

B3 Règles relatives à la maintenance préventive d’un SSI :

– La nature et la périodicité des opérations de maintenance préventive fait l’objet d’une notice pour l’ensemble des constituants du S.S.I., élaborée par les constructeurs et/ou l’installateur et annexée au dossier d’identité du S.S.I.. Cette notice prévoit des critères permettant d’établir un échéancier de maintenance systématique ou liée à un état de dégradation (maintenance conditionnelle) propres à déclencher une (des) action(s).

–       Le personnel chargé de la maintenance élémentaire du S.S.I. doit disposer en permanence d’un stock de petites fournitures de rechange correspondant aux différents modèles utilisés tels que lampes, fusibles, vitres pour dispositifs à bris de glace, cartouches de gaz inerte comprimé, etc., conformément aux indications figurant dans la notice d’exploitation et de maintenance du dossier d’identité du S.S.I.

B4 Règles relatives à la maintenance corrective d’un SSI :

–     La personne chargée de la maintenance corrective doit s’engager à intervenir dans un délai maximal compatible avec la nature de l’exploitation.

–     Les opérations de maintenance corrective doivent être réalisées par un personnel habilité pour intervenir sur le S.S.I. aux niveaux d’accès III ou IV.

C) Quelles sont les opérations de vérifications à effectuer sur un SSI ?

L’annexe A de la norme NF S 61-933 précise les opérations de vérifications à réaliser sur un SSI. Il convient de les adapter à la catégorie du SSI en place.

–       Chaque jour, à la prise de fonction de la personne en charge du SSI, il convient de s’assurer que le S.S.I. conserve ses caractéristiques de base. Pour cela, les opérations suivantes sont à exécuter :

  • examen des états sur l’U.S. par action sur le (ou les) bouton(s) «essai voyants »éventuels et, dans le cas d’un C.M.S.I., par action sur la touche «bilan » ;
  • constat de la signalisation donnant l’état des A.E.S. et des A.P.S. ;
  • examen du tableau de signalisation du S.D.I. ;
  • examen de la position d’attente des dispositifs de verrouillage des issues de secours (D.A.S. prêt à être déverrouillé) ;
  • constat de l’intégrité des dispositifs de commande se situant au niveau d’accès 0. Les dispositifs de commande sont des appareils qui émettent un ordre de commande de mise en sécurité à destination d’un (ou plusieurs) Dispositif(s) Actionné(s) de Sécurité (D.A.S).

–       Périodiquement, afin de détecter les anomalies ou les disfonctionnements de chacun des équipements susceptibles de modifier les données du système, les vérifications suivantes nécessitent le respect d’une procédure particulière nécessitant un dispositif d’accès spécifique (clef, code, etc.).

  • essai du S.D.I. à partir des détecteurs et des déclencheurs manuels;
  • essai du C.M.S.I. à partir du S.D.I. ;
  • essai du S.M.S.I. au moyen des dispositifs de commande manuelle;
  • examen du passage en position de sécurité des D.A.S. ou D.C.T.. Lorsque les D.A.S. disposent d’un contrôle de position et d’un réarmement à distance, cet examen peut être limité au constat des états sur l’U.S.

Les opérations de vérification, doivent être effectuées en l’absence de la source Normal­/Remplacement du matériel visé, avec les périodicités minimales suivantes :

  • 1 fois par mois :

—  essai de déverrouillage des dispositifs de verrouillage pour issues de secours ;

  • 1 fois par trimestre :

—   – essai de la fonction compartimentage si il existe des D.A.S communs à plusieurs Zones de mise en Sécurité (Z.S.). Cette prescription peut nécessiter l’essai complet de la fonction compartimentage des Z.S. concernées;

—   – essai des coffrets de relayage pour ventilateurs de désenfumage ;

—  – essais des dispositifs de relayage de mise en sécurité tels que la mise en fonctionnement de l’éclairage, le «non-stop » des ascenseur, etc., à partir d’un point de détection ;

  • tous les 6 mois :

—  – essai du C.M.S.I. à partir d’un détecteur d’incendie (S.S.I. de catégorie A) et d’un D.M. par Z.S. ;

—   -essai des exutoires, ouvrants, portes à fermeture automatiques, rideaux et portes à dévêtissement vertical;

  • annuellement :

—  – essai fonctionnel de chaque détecteur d’incendie (S.S.I. de catégorie A) et de chaque D.M. ;

 — –  essai des clapets et volets ;

—  – essai des dispositifs de commande (au sens de la norme NF S 61-938) ;

—  – examen visuel direct de chaque D.A.S., même en cas de contrôle de position et de réarmement à distance;

—  – essai de fonctionnement de l’Équipement d’Alarme (E.A.).

 

Le lecteur est informé que la réponse donnée ci-dessus l’est uniquement à titre consultatif.