Pouvez-vous m’apporter des précisions relatives à l’interprétation de l’annexe H.3 de la norme NFS61-933 concernant les débits de désenfumage ?

Dans un rapport d’un bureau de contrôle j’ai vu une remarque sur un sur-débit de plus de 20% par rapport aux débits requis.

Je me suis étonné de cette remarque qui pour moi ne concernait que les débits inférieurs à 20% et non supérieurs.

Il est écrit : « NOTE il est d’usage de considérer qu’un écart constaté de :
• 20 % pour les débits,
• 15 % pour les intensités
doit conduire à une action corrective. »

Je souhaiterais donc avoir votre avis sur mon interprétation et voici mon raisonnement :

Pour moi :
On parle de 20% car dans l’article 4.7.1 ainsi que dans l’article 4.4 de l’IT 246 relatif au dimensionnement des extracteurs et aux caractéristiques des conduits, on prend en compte un débit de fuite des réseaux aérauliques de 20% 

« 4.7.1. Les ventilateurs de soufflage et d’extraction doivent être dimensionnés en fonction des caractéristiques du réseau desservi et pour un débit égal au débit nominal augmenté du débit de fuite tolérable (de l’ordre de 20 %). »

Article 4.4 de l’ IT 246 : 
« Les conduits d’extraction et les conduits d’amenée d’air mécanique doivent répondre aux caractéristiques du paragraphe 3.4.3. De plus, ils doivent présenter une étanchéité satisfaisante à l’air. A cet effet, leur débit de fuite total doit être inférieur à 20 % du débit exigé au niveau le plus défavorisé. »

Pourquoi je pense que le débit peut être de plus de 20% au-dessus du débit théorique :

1 – Car lors d’un désenfumage mécanique, nous sommes limités par la vitesse de 5 m/s aux amenées d’air en naturel comme en mécanique suivant l’article 4.6.1 de l’IT246 : « 4.6.1. La vitesse de passage de l’air aux amenées d’air doit toujours être inférieure à 5 m/s ».

2 – Car lors d’amenée d’air mécanique, nous sommes limité par le rapport entre les débits d’extractions et de soufflage suivant l’article 4.6.1 de l’IT246 : »4.6.1. La vitesse de passage de l’air aux amenées d’air doit toujours être inférieure à 5 m/s. Les amenées d’air naturelles doivent être dimensionnées pour la totalité du débit extrait. Les amenées d’air mécaniques doivent avoir un débit de l’ordre de 0,6 fois le débit extrait. »

3 – Car nous sommes de toute façon limités par un débit de 8m3/s pour les circulations et 3m3/s dans les locaux :
Article 6.2 de l’IT 246 : « – toute section de circulation comprise entre une bouche d’extraction des fumées et une bouche d’amenée d’air doit être balayée par un débit d’extraction au moins égal à 0,5 m3/s par unité de passage réalisée (UP entière arrondie à la valeur la plus proche) de la circulation, toutefois le débit total extrait dans une circulation (ou portion de circulation recoupée) est limité à 8 m3/s »
Article 7.2.3 de l’IT246 :  » Ce débit d’extraction est limité à 3 m3/s pour 100 (Arrêté du 22 novembre 2004) « m2 ».

4 – Car nous sommes limités par la pression aux portes des circulations suivant l’article 6.2 de l’IT246 : « – lors du fonctionnement du système de désenfumage, la différence de pression entre la cage d’escalier et la circulation désenfumée doit être inférieure à 80 Pa, toutes les portes de l’escalier étant fermées « 

5 – Car nous sommes limités par le compartimentage : si les portes de recoupement « baillent » lors d’un désenfumage et que le débit est largement au-dessus du débit théorique, OUI, une action corrective est à apporter, que ces portes soient surveillées ou non.

Au vu de toutes ces exigences, Je pense donc qu’il n’est pas nécessaire de mettre des remarques sur des débits de plus de 20% si tous les autres critères sont respectés mais je peux me tromper.

Il sera d’usage de mener une action corrective sur une installation de désenfumage présentant des débits supérieurs à 20% dès lors que cette installation ne respecte pas l’ensemble des critères (vitesse de passage d’air, débits et différence de pression aux portes) préconisés dans l’IT 246. Vous avez réalisé une analyse très complète des textes réglementaires et je partage son avis lorsque vous indiquez que « si l’ensemble des conditions de l’article 4.6.1 de l’IT 246 sont respectés dans une installation » il n’y a pas besoin d’apporter une action corrective lorsque les débits de désenfumage ont une valeur supérieure à 20% ». Cela démontre qu’une telle installation présente des débits de fuite (sur les conduits, volets, nombreux coudes, etc…) supérieurs à une installation réalisée dans les règles de l’art. On sait par expérience que l’équilibrage d’une installation de désenfumage n’est pas toujours très aisée notamment lorsque celle-ci utilise pour parties des conduits existants. Le lecteur est informé que la réponse donnée ci-dessus l’est uniquement à titre consultatif.