Faut-il prévoir des zones U10 lorsqu’un niveau est constitué uniquement d’un espace défini au §4 de l’article U10 ?

Les zones U 10 permettent de répondre à l’objectif fixé par l’article U8 consistant à un transfert horizontal des personnes ne pouvant se déplacer par leurs propres moyens au début de l’incendie, vers une zone contiguë et suffisamment protégée. Le paragraphe 4 de l’article U 10 définit les cas particuliers d’isolement notamment pour les blocs opératoires, les réanimations, soins intensifs,…

Les principes fondamentaux du type U sont définit par l’article U8. Les zones U10, lors de la conception, doivent disposer au minimum  de deux zones protégées, pour évacuer sur un même niveau les patients ne pouvant se déplacer par leurs propres moyens.  Ce principe s’applique également au §4 de l’article U10.  Ils doivent être recoupés, au minimum tous les 1 000 mètres carrés par des murs coupe-feu de degré 1 heure EI ou REI 60 munis de blocs-portes coupe-feu de degré 1/2 heure équipés de ferme porte ou à fermeture automatique ou EI 30-C. La périphérie des murs du compartiment sera coupe-feu de degré 2 h00. Dans un tel cas d’isolement, les circulations extérieures doivent être désenfumées car elles ne représentent pas un cas particulier en matière d’hygiène. 

A contrario,  les réanimations, les soins intensifs, les locaux de dialyse et de soins à brûlés doivent être délimités par des parois et des planchers coupe-feu de degré 1 heure, EI ou REI 60 munis de blocs-portes pare-flamme de degré 1 heure équipés de ferme porte ou à fermeture automatique ou E 60-C. Ils doivent être recoupés, au minimum tous les 600 mètres carrés par des murs coupe-feu de degré 1 heure, EI ou REI 60 munis de blocs-portes coupe-feu de degré 1/2 heure équipés de ferme porte ou à fermeture automatique ou EI 30-C. 

Nota : il peut y avoir plusieurs cas particuliers d’isolement sur le même niveau. Dans ce cas, ils doivent communiquer deux à deux avec un dispositif de franchissement pour respecter le principe U10. Autre élément important, les blocs opératoires, réanimations et soins intensifs disposent de CTA avec des clapets coupe-feu autocommandés (U27) entre les planchers ou murs. En aucun cas ils ne doivent être télécommandés, ceci pour éviter, en cas de déclenchement intempestif, l’arrêt des CTA qui imposerait l’arrêt du programme opératoire ou autre.  De ce fait, cela implique une CTA par zone protégée directement au-dessus ou à proximité de la salle concernée. Les locaux techniques doivent être recoupés de façon à ce que chaque CTA soit indépendante, pour permettre la continuité de service dans la zone protégée voisine en cas d’incendie.

Le risque d’incendie se situe plus souvent dans les locaux techniques que dans les blocs ou réanimations.

Le lecteur est informé que la réponse donnée ci-dessus l’est uniquement à titre consultatif.

 

Suite à la réponse postée le 2 mars 2016, un internaute nous a adressé la remarque suivante : « Je ne suis pas d’accord lorsque vous écrivez dans votre article « les blocs opératoires, réanimations et soins intensifs disposent de CTA avec des clapets coupe-feu autocommandés (U27) entre les planchers ou murs ». De nombreuses installations de ventilation de salles d’opération en cours de construction ne sont pas équipées de clapets coupe-feu pour des raisons d’hygiène (le local technique CTA fait partie du CPI …); ces CTA sont équipées de registres de fumées étanches et le chirurgien peut arrêt ce système de ventilation directement dans la salle d’opération au besoin.

Vous trouverez ci-dessous la réponse à cette remarque faite par notre contributeur.

 

Les clapets coupe-feu, en autocommandés avec fusibles, présentent l’avantage de d’assurer un compartimentage, mais le désavantage d’être dangereux pour les infections nosocomiales. Une autre solution consiste à floquer l’ensemble des gaines CF° 2h sous réserve que la superficie du bloc et du local « centrale de traitement d’air » (CTA) soit inférieure à 100m².

Attention pour les bâtiments construits avant 10 décembre 2004 : pas de Compartiment Particulier d’Isolement (CPI) au sens de l’arrêté précité. A cette époque il était possible d’arrêter la ventilation depuis le bloc. Les CTA étaient toutes dans le même local et ne présentaient aucune garantie de continuité d’activité, (donc très dangereux).

 

L’arrêté du 10 décembre 2004, quant à lui,  même si rien n’est très clair dans la réglementation, dispose du principe du Compartiment Particulier d’Isolement. De fait dans les nouvelles constructions les CTA doivent être isolées les unes des autres pour assurer la continuité de service  d’un bloc à l’autre d’un même CPI CF° 1h et d’un CPI à un autre CPI CF° 2h.  L’arrêt des CTA n’est donc pas possible et comme il n’y a plus de public dans le bloc concerné par le début d’incendie  « pas de problème », c’est le principe des zones U10 des étages qui s’applique, seuls les pompiers décideront d’évacuer après leur arrivée, ce qui laisse un peu de temps aux chirurgiens pour prendre les mesures nécessaires avec les patients s’ils doivent sortir du CPI (donc de la zone protégée).

Toutefois, il  est autorisé de placer  dans les blocs une commande « petite et grande vitesse » pour les économies d’énergie.  

Le lecteur est informé que la réponse donnée ci-dessus l’est uniquement à titre consultatif.